Anne Collin, URA, INRA, Nouzilly
le 7 mars 2017
33 allée Ferdinand de Lesseps
37200 Tours
Comment améliorer les capacités d’adaptation des oiseaux d’élevage aux variations de température ?
Résumé
Comment améliorer les capacités d’adaptation des oiseaux d’élevage aux variations de température ?
Analyse multicritère de techniques d’acclimatation embryonnaire et étude des mécanismes impliqués
D. Nyuiadzi1,2, S.-A. David1, B. Méda1, T. Loyau1,3, S. Métayer-Coustard1, L. Dusart4, C. Praud1, C. Berri1, A. Travel4, L.A. Guilloteau1, V. Coustham1, S. Tesseraud1, S. Mignon-Grasteau1, I. Bouvarel4, JK. Tona2, A. Collin1
1 URA, INRA, F-37380 Nouzilly, France
2 Centre d’Excellence Régionale sur les Sciences Aviaires (CERSA), Université de Lomé, B.P. 1515, Lomé, Togo
3 URZ, INRA, F-97170 Petit-Bourg, Guadeloupe, France
4 Institut Technique de l’Aviculture, F-37380, Nouzilly, France
Améliorer la durabilité des systèmes d’élevage nécessite à la fois de maintenir voire renforcer leur rentabilité, tout en préservant l’environnement et en répondant aux attentes de la société, notamment en termes de bien-être animal et d’acceptabilité des pratiques d’élevage. La production de volailles en régions chaudes (Brésil, Asie, Afrique…) s’est accrue ces dernières années, et les génotypes de poulets de chair utilisés y sont souvent les mêmes qu’en zone tempérée. Dans ces régions comme en Europe surviennent de plus en plus fréquemment des conditions climatiques extrêmes. Or les oiseaux d’élevage à croissance rapide sont particulièrement sensibles aux variations de températures, notamment au froid lors des premiers jours de vie du poussin et à la chaleur en fin d’élevage. Dans ce contexte, notre objectif est d’améliorer les capacités d’adaptation des poulets de chair face aux variations de leur environnement thermique pour améliorer leur bien-être, leur santé et leurs performances. Ce renforcement des capacités d’adaptation pourrait également limiter la consommation d’énergie non-renouvelable pour la régulation thermique des bâtiments (chauffage, ventilation, climatisation…), et donc réduire la contribution des élevages au changement climatique.
Notre stratégie pour améliorer les capacités d’adaptation des volailles aux variations de température ambiante est de les exposer pendant l’embryogenèse à des changements de température et d’hygrométrie d’incubation spécifiques. Au cours du projet ANR THERMOCHICK (2009-2013), nous avons étudié les effets à long terme de variations de température d’incubation des oeufs sur la physiologie et le métabolisme du poulet pour comprendre les mécanismes mis en jeu dans l’acclimatation précoce du poulet de chair. Nos recherches visent également à explorer les mécanismes épigénétiques impliqués dans les modifications d’expression de gènes observées suite à l’acclimatation embryonnaire chez le poulet et la caille. Enfin, pour évaluer le potentiel d’application des techniques d’acclimatation embryonnaire au chaud et au froid, des évaluations multicritères sont réalisées en condition d’élevage tempérées ou tropicales avec nos partenaires de l’Unité Mixte Technologique « Biologie et Innovation en Recherches et Développement pour l’aviculture – Aviculture, Système et Territoire » (UMT BIRD) et du Centre d’Excellence Régional en Sciences Aviaires (CERSA, Université de Lomé) au Togo.
Mots-clés : poulet de chair, adaptation, analyse multicritère, acclimatation embryonnaire, température ambiante